Toute mère du peuple veut donner, et à force de se saigner aux quatre veines, donne à ses enfants l’éducation qu’elle n’a pas eue, l’orthographe qu’elle ne sait pas. De cette folie générale, de cette manie partout répandue dans le bas de la société de jeter ses enfants par-dessus soi, de les porter au-dessus de son niveau, comme on porte les enfants au feu d’artifice, il s’élève une France de plumitifs, d’hommes de lettres et de bureau, une France où l’ouvrier ne sortant plus de l’ouvrier, le laboureur du laboureur, il n’y aura bientôt plus de bras pour les gros ouvrages d’une patrie. […] Et regardez encore la petite fille toute de lumière, enfant de soleil qui jette ses reflets d’ambre à toute la toile, cette petite fille coiffée d’or, qu’on dirait habillée d’émeraudes et d’améthystes, et à la hanche de laquelle pend un poulet : petite juive, vraie fleur de Bohème. […] * * * — Leyde… Ici au musée, on a mis contre une fenêtre, deux momies démaillotées, deux momies d’enfants. […] C’est impie ces deux enfants du soleil, posés là pour toujours, contre un Pierre de Hooghe.
Jésus-Christ disant : « Laissez venir à moi les petits enfants ! […] On raconte de lui, quand il était enfant, ce que l’on répète de tous ceux qui ont exercé l’art de la peinture avec éclat. […] … Vous pleurez, mes enfants, vous détournez les yeux ! […] La patrie la tient prête pour chacun de ses enfants : sachez la mériter, les occasions ne manquent pas aux grandes âmes. […] La Convention avait décrété que les honneurs du Panthéon seraient accordés le même jour aux deux enfants héros.