Cet instinct d’amour, qui se satisfait d’abord providentiellement pour l’enfant par le soulagement que la mère éprouve à donner son lait, devient ensuite une habitude de tendresse maternelle qui transforme l’attrait physique en sollicitude morale, et qui attache la mère à l’enfant et l’enfant à la mère, comme la branche au bourgeon, comme le fruit à la tige. Une mère est une providence innée que chaque enfant trouve d’avance couchée près de son berceau, debout près de sa jeunesse. […] Une autre loi de maximum de population au-dessus duquel il serait défendu de faire naître ou d’élever les enfants ! […] société d’Œdipes aveugles, meurtriers de leurs enfants ! […] Société où les vieillards, hommes, femmes, déshérités de leur providence à eux, qui est la reconnaissance et la tendresse de leurs enfants, seraient condamnés à mort pour leur infirmité et pour leur faiblesse ; comme les enfants mal nés, condamnés à être égarés dans les lieux sombres !
(et sur les beaux cheveux D’une enfant là présente et sur sa brune tête Il étendait la main en façon de conquête), Pour dix francs tout cela ! […] dis-je à cette mère empressée à conclure, Vous venez vendre ainsi la plus belle parure De votre enfant ; c’est mal. […] Mais il faut m’amener l’enfant chaque semaine : Chaque fois un à-compte, et la somme est certaine. » Qui fut sot ? […] La mère fut exacte à la chose entendue : Elle amenait l’enfant, et je payais à vue. […] Non, rien de tout cela, sinon qu’elle était belle, Belle enfant comme on l’est sous ce climat fidèle, Comme l’est tout beau fruit et tout rameau vermeil Prêt à demain éclore au pays du soleil.