C’était l’époque du meurtre de César, et bientôt du triumvirat terrible de Lépide, d’Antoine et d’Octave : Mantoue, avec son territoire, entra dans la part d’empire faite à Antoine, et Asinius Pollion fut chargé pendant trois ans du gouvernement de la Gaule cisalpine, qui comprenait cette cité. […] Il était empereur, sans en prendre le nom ; il voulait consacrer sa famille à l’empire, et l’empire à sa famille.
XI Callisthène, d’une humeur austère, voyait avec peine aussi le projet d’Alexandre d’aller conquérir les Indes et de remplacer les Macédoniens dans son armée pour fonder en Perse un nouvel empire. […] Toutefois, qu’ils n’en fassent usage que jusqu’à ce que les classes inférieures l’emportent en nombre sur les hautes classes et les classes moyennes ; qu’ils se gardent bien d’aller au-delà ; car, en dépassant cette limite, on se donne une foule indisciplinable, et l’on exaspère les classes élevées, qui supportent si difficilement l’empire de la démocratie. […] Nous qui, dans une vie déjà longue, avons pu compter dix à douze révolutions d’empires, et qui avons même attaché involontairement notre nom à la dernière de ces convulsions sociales pour la modérer en la conseillant, il nous est impossible de ne pas nous élever à la plus haute admiration en lisant ce beau livre.