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589. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Juvénal a au-dessus de l’empire romain l’énorme battement d’ailes du gypaëte au-dessus du nid de reptiles. […] L’empire romain est un long crime. […] Prostitué, tricheur au jeu, voleur, brisant les bustes d’Homère et de Virgile, coiffé comme Apollon de rayons et chaussé d’ailes comme Mercure, frénétiquement maître du monde, souhaitant l’inceste à sa mère, la peste à son empire, la famine à son peuple, la déroute à son armée, sa ressemblance aux dieux, et une seule tête au genre humain pour pouvoir la couper, c’est là Caïus Caligula. […] Les empires y sont représentés comme des bêtes.

590. (1903) La renaissance classique pp. -

C’est pourquoi la Poésie a conservé tout son empire. […] Le rêve napoléonien hante la cervelle des boutiquiers de Londres, et le commis voyageur allemand qui colporte sa camelote à travers les deux hémisphères est convaincu qu’il travaille pour la plus grande gloire de l’Empire. […] Ce rustre qui passe, le fouet sur l’épaule, en suivant son chariot, porte peut-être en lui une âme de maître, et, s’il ne rêve encore que l’aisance ou la fortune, peut-être que ses arrière-neveux rêveront l’Empire. […] Ils diront adieu à la vieille utopie sentimentale de fraternité universelle, pour laquelle nous avons gâché tout un siècle de notre histoire ; et si chacun d’eux garde au fond de son cœur les cultes de ses pères, ils ne reconnaîtront d’autres divinités pour la Patrie que la Force qui fonde les empires et la Raison qui la conduit !

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