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1092. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

On imprime aujourd’hui partout que les créations manquent dans notre littérature avant 89, du moins ces créations puissantes qui jaillissent en un seul jet d’un effort de génie. […] Ce n’est pas que tout dans son livre n’atteste l’effort, le long exercice, un style évidemment parvenu à son point de maturité. […] Il ne paraît pas que cela lui coûte de grands efforts et, pour lui prendre ses façons de s’exprimer, c’est naturellement qu’il n’est pas naturel. […] Où il le put imiter sans effort, il l’imita. […] Tel paraît entraîné par le torrent, il donne déjà de la tête contre un roc à fleur d’eau, et il n’aura pas même besoin d’un effort pour regagner la rive.

1093. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Elle ne supporte aucun travail, aucune gêne, aucun effort. […] Dans la comédie nouvelle, au milieu même de la gaieté, la forme de la composition est sérieuse ; tout y est régulièrement ordonné et dirigé avec effort vers un but21. […] Sans jamais tendre notre esprit par aucun effort d’attention soutenue, sans nous attacher même par aucun intérêt sérieux, son théâtre nous retient par les seuls attraits d’une poésie et d’une gaieté toujours épanouies. […] Je sais qu’il est bien difficile, peut-être même impossible, que la gaieté soit toujours saine et sauve, car le sérieux l’enveloppe et la serre de toutes parts ; mais le prix des efforts que tentera le poète n’est autre que le salut de la comédie elle-même.

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