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935. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Il se regarde, il se distingue dans l’eau, et aperçoit mille nuances particulières à son visage. Son illusion est de croire pouvoir aller au-delà de ce sentiment d’observation contemplative ; car, s’il veut tirer le poisson hors de l’eau, s’il agite sa ligne, comme, en cette sorte de pêche, le poisson, c’est sa propre image, c’est soi-même, au moindre effort et au moindre ébranlement, tout se trouble, la proie s’évanouit, le phénomène à saisir n’est déjà plus.

936. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Un fleuve rapide et immense, le Rhône roule à leurs pieds ses eaux majestueuses, tantôt étincelantes dans de larges bassins semblables à des lacs, tantôt resserrées par les rochers et disparaissant sous les caps sombres d’où le murmure grandiose de son cours s’élève seul pour attester qu’il n’est pas englouti. […] Te conteray (pourtant ne sçay le temps précis) Que naguere, en ces lieux que, par son eau féconde, À rendu l’Éridan les délices du monde, On vist, jeunette encor, rayne fuyant les cours, Unique de son rang sur la machine ronde, Aux povres laboureurs prodigant des secours, Et soubz l’ombrage fraiz des champestres feuillées, Quand avoit ses estats gouverné le matin, Partageant des hameaulx les soins et les veillées.

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