Ainsi dans Les Hirondelles : Au détour d’une eau qui chemine À flots purs sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine… Ainsi, dans Maudit printemps, quand il regrette l’hiver, et qu’il voudrait qu’on entendît Tinter sur la vitre sonore Le grésil léger qui bondit. […] À bien étudier pourtant sa manière à froid et sans plus de prévention politique, sans rien apporter à cette lecture d’étranger à l’œuvre même, j’en suis venu à croire qu’il est plutôt heureux pour lui d’avoir rencontré sur son chemin tous ces petits canaux et jets d’eau et ricochets de chanson, qui ont l’air de l’arrêter et qui font croire à plus d’abondance et de courant naturel dans sa veine qu’elle n’en aurait peut-être, en effet, livrée à elle seule. […] Toutes les fois qu’il n’y a rien de bien solide à dire, et quand il est surtout dans des eaux toutes contemporaines, c’est un très agréable causeur.
Dans son recueil d’aujourd’hui, il y a une espèce de chant prophétique, intitulé : 1852, où résonnent bien des promesses magnifiques et creuses : Voici la fin de la misère, Mangeurs de pain noir, buveurs d’eau ! […] Ne l’ayant pas rencontré, il fit un tour de promenade dans la place et écrivit au crayon les vers suivants sur sa carte, qu’il vint remettre l’instant d’après ; Si tu voyais une anémone, Languissante et près de périr, Te demander, comme une aumône, Une goutte d’eau pour fleurir ; Si tu voyais une hirondelle, Un jour d’hiver, te supplier, À ta vitre battre de l’aile, Demander place à ton foyer ; L’hirondelle aurait sa retraite, L’anémone, sa goutte d’eau : Pour toi que ne suis-je, ô Poète, Ou l’humble fleur ou l’humble oiseau !