L’auteur du Fils de Giboyer avait le droit, sinon la puissance, d’être féroce comme Aristophane contre Socrate, comme Voltaire contre Fréron, sans avoir besoin de demander pardon pour l’atrocité de son génie dans une préface sans esprit, sans style et sans fierté. On a toujours le droit de faire, à ses risques et périls, un chef-d’œuvre ou une sottise !
L’ordre primitif, indiqué par Jomini dès le matin sur le terrain même, — terrain qu’il connaissait bien, puisque ç’avait été un des champs de bataille de Frédéric, — était de marcher droit sur les clochers de Hochkirch (Haute-Église), le point culminant de tout l’échiquier, d’y faire converger les colonnes pour occuper la chaussée de Wurschen, ce qui eût porté l’effort, en plein, derrière la ligne ennemie entièrement débordée. […] Napoléon, au moment où il est obligé de se passer de Jomini, fait fi de lui le plus qu’il peut : c’est son droit. […] Mais, s’il ne se croyait pas en droit de répondre sur la force numérique d’un corps d’armée à lui trop bien connu, il ne se faisait pas faute sans doute de dénoncer en général le fort et le faible de ses nouveaux adversaires. […] L’empereur Alexandre, à son arrivée à Fribourg (en Brisgau), s’était hautement prononcé pour le maintien des droits acquis pendant la révolution helvétique, et en faveur de l’indépendance des cantons de Vaud et d’Argovie. […] Le bon droit eut à combattre pied à pied jusqu’au bout ; le parti réactionnaire de Berne y avait son représentant et cherchait un dernier appui auprès de l’Angleterre et de lord Castlereagh.