Au reste, la gravité redoutable du problème rend plus angoissant encore qu’un drame de pitié ce débat intime qui, sans aucun moyen artificiel, par le jeu des seuls événements de la vie courante, étreint quelques âmes jusqu’au plus violent désespoir. […] Qui pourrait ne pas trouver qu’il est beau d’étudier une intelligence aux prises avec les problèmes les plus vivants qui soient : la dépense prodigieuse d’énergie que suppose une affaire prospère ; la lutte contre la concurrence, et les angoisses, et l’orgueil des triomphes rapides ; l’obéissance d’un personnel nombreux aux ordres d’un seul homme : ces milliers d’industries qui sont autant de petits États dans l’État, ayant chacun sa politique extérieure et intérieure, sa dynastie, ses drames ?
Ayant vécu jusque-là dans l’Amérique du Sud, il savait sans doute l’Anglais, car les assez nombreux clichés dont se tachent les Chants sont presque tous des clichés romantiques anglais, et les auteurs qui semblent avoir eu sur lui une influence : Milton, Lewis, Poe, Maturin (non par les romans dont parle Remy de Gourmontf mais par ses drames) Misckiewichzg et Byron, puis le marquis de Sade. […] Pour don Carlos est un drame complexe, vivant, passionné, hardi, gaillard et je pourrais ajouter une bonne douzaine d’adjectifs encore, c’est un compendium de l’art d’intéresser le public.