Encore moins veut-il tourner le drame en farce et les héros en bouffons. […] Et la fleur du drame, au-dessus de la forêt pleine de monstres, s’épanouit enfin dans le pur séjour d’émotions tendres. […] Pas un drame populaire ne pourrait être plus hideux. […] Jusque-là, on pouvait le croire le héros du drame : à présent, un bon quart du drame va se jouer sans lui. […] Ce drame, à nouveau illustré par Picasso, est publié en 1914 par Kahnweiler.
On le suit avec une curiosité passionnée ; on le seconde de la ferveur de son désir ; on a pour le « patient » une sympathie, une pitié qu’on ne saurait dire, et, dans ce drame de vie ou de mort, on fait des vœux passionnés pour le triomphe de la vie. […] * * * Puisque j’ai dû au docteur Eugène Doyen quelques-unes de mes émotions les plus rares — émotions artistiques, car le bon sorcier était beau à voir ; il respirait la force et la joie dans sa fonction salutaire et sanglante, et je sentais le « drame » conduit par une main délicate et forte, et cette main elle-même dirigée par une intelligence audacieuse et inventive ; — puisque, d’autre part, ce poète du scalpel m’apparaît comme un des hommes les plus évidemment prédestinés à diminuer parmi nous la somme du mal physique, pourquoi ne vous le dirais-je pas ?