La mort de Laurent de Médicis, en 1492, interrompit cette douce familiarité de Michel-Ange avec le Périclès de l’Italie et le renvoya à la maison de son père. […] Michel-Ange, déjà las d’un art muet et qui commençait à cultiver l’art qui parle, consterné en ce moment des guerres civiles et des tyrannies qui désolaient sa patrie, répondit, au nom de la statue de la Nuit, à son interlocuteur anonyme, par ces vers qui valent un coup de ciseau ou un coup de poignard : Il m’est doux de dormir, et plus doux d’être de pierre Pendant que le malheur et la honte de l’Italie durent ! […] « Et s’il est vrai que tu ne vives que des sanglots à la fois doux et amers des mortels, que peux-tu attendre désormais d’un cœur stérilisé par la vieillesse ?
Mon caractère doux et mes habitudes studieuses, mon silence, ma modestie leur plurent, et je crois que plusieurs d’entre eux firent tout bas la réflexion que me communiqua M. […] Mais tous les liens les plus doux de la vie entrent dans le tissu du filet qui l’entoure, et il faudra qu’il arrache la moitié de son cœur, s’il veut s’en délivrer. […] que Dieu les préserve de jamais réveiller en eux une misérable faculté, cette critique fatale qui réclame si impérieusement satisfaction, et qui, après qu’elle est satisfaite, laisse dans l’âme si peu de douces jouissances ! […] Je récite les psaumes avec cœur, je passerais, si je me laissais aller, des heures dans les églises ; la piété douce, simple et pure me touche au fond du cœur ; j’ai même de vifs retours de dévotion.