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2194. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Ainsi : « L’Ithôme, isolé comme un vase d’azur au milieu des champs de la Messénie. » C’est doux à l’oreille, fade et faux à l’œil. […] Flaubert en eût, je crois, aimé cet emploi délicieux dans le Télémaque : « En même temps, j’aperçus l’enfant Cupidon, dont les petites ailes s’agitant le faisaient voler autour de sa mère. » Suivez le crescendo, sentez l’antithèse rythmique dans cette phrase de La Bruyère : « Se formant quelquefois sur le ministre ou sur le favori, il parle en public de choses frivoles, du vent, de la gelée ; il se tait au contraire et fait le mystérieux sur ce qu’il sait de plus important, et plus volontiers encore sur ce qu’il ne sait point. » Racine écrit : N’est-ce pas à vos yeux un spectacle assez doux Que la veuve d’Hector pleurant à vos genoux.

2195. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Le jour où le Corps législatif, dans un esprit d’ignorance ou d’aveuglement, supprimerait ou diminuerait seulement ces subventions, il porterait du même vote un coup funeste à l’art français ; il assurerait à bref délai l’envahissement, de tous les théâtres par les adeptes les moins scrupuleux de l’école réaliste et tarirait à l’avance dans les yeux de nos enfants la source des plus douces larmes qui se puissent verser ici-bas. […] Tous les hommes qui sont au déclin de leur vie ont connu le vaudeville dans toute sa gloire, surtout s’ils ont commencé de bonne heure à aller au théâtre, et ont conservé un souvenir ineffaçable des douces émotions qu’il leur a fait éprouver.

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