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303. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Je ne doute point qu’il ne se fasse remarquer dans ses derniers vers, qui peuvent être considérés comme une production de sa douleur. […] Il ne fut pas longtemps à en être éclairci, ajoute Saint-Simon, qui a rendu l’anecdote célèbre ; les vomissements et la fièvre le prirent, et en deux fois vingt-quatre heures le malheureux mourut dans des douleurs de damné, mais dans les sentiments d’une grande pénitence. […] MM. du May et Moreau, qui ne faisaient que de le quitter, rapportèrent qu’il souffrait des douleurs épouvantables et qu’il se démenait comme un possédé ; on crut que c’était une colique, et que ce ne serait rien.

304. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Dans sa douleur de la perte de sa femme sur les torts de laquelle il s’est abusé tant qu’il l’a pu, Bovary continue de tout rapporter à elle, et, recevant vers ce temps la lettre de faire part du mariage de Léon, il s’écrie : « Comme ma pauvre femme aurait été heureuse ! » Bientôt après, quand il a trouvé le paquet de lettres tant de Léon que de Rodolphe, il pardonne tout, il aime encore l’ingrate et l’indigne qu’il a perdue, et il meurt de douleur. […] Au moment même où le père Rouault, arrivé tout exprès, vient d’enterrer sa fille, au milieu de sa douleur désespérée il a un mot de paysan, grotesque et sublime de naturel : chaque année il envoyait à Charles Bovary une dinde en souvenir de sa jambe remise ; en le quittant les larmes aux yeux, il lui dit pour dernier mot de sentiment : « N’ayez peur, vous recevrez toujours votre dinde. » Tout en me rendant bien compte du parti pris qui est la méthode même et qui constitue l’art poétique de l’auteur, un reproche que je fais à son livre, c’est que le bien est trop absent ; pas un personnage ne le représente.

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