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720. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Lorsqu’il donna, en 1760, sa Comédie des Philosophes, il se vit accablé de tout ce que les persécutions littéraires peuvent avoir de plus amer & de plus odieux. […] Palissot a essayé de donner une suite à sa Comédie des Philosophes, en composant l’Homme dangereux. […] Nous regrettons plus que personne, qu’il n’ait pas donné à ce dernier Ouvrage toute l’étendue dont il étoit susceptible. […] Pour donner une idée complette de la bonne foi de cet Ecrivain, nous ne devons pas laisser ignorer qu’il fait entendre à ses Lecteurs que c’est contre son gré que nous avons loué ses Ouvrages, tandis que son déchaînement contre nous vient de ce que nous ne lui avons pas accordé autant d’éloges qu’il en désiroit. […] J’en ai déjà parcouru plusieurs Articles, & le peu que j’en ai lu m’a donné le plus grand empressement de voir la suite.

721. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 7, que les genies sont limitez » pp. 67-77

Chaque genre de poësie demande un talent particulier, et la nature ne sçauroit gueres donner un talent éminent à un homme, que ce ne soit à l’exclusion des autres talents. […] L’émulation et l’étude ne sçauroient donner à un génie la force de franchir les limites que la nature a prescrites à son activité. Le travail peut bien le perfectionner, mais je doute qu’il puisse lui donner réellement plus d’étenduë qu’il n’en a. L’étenduë que le travail semble donner aux génies n’est qu’une étenduë apparente. […] Un génie à qui la nature ne donna que des aîles de tourterelle, n’apprendra jamais à s’élever d’un vol d’aigle.

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