Richepin a parfois trouvé quelques formules heureuses de la doctrine du hasard, — comme quand il compare l’appareil des causes et des lois à des Babels colossales de nuages, dont l’architecture n’est pas dans le ciel, mais dans nos pensées251, — il n’a introduit dans le matérialisme, malgré ses prétentions à l’originalité, aucune idée nouvelle. […] C’est, dit le philosophe anglais, un bien, à mon sens, pour la doctrine chrétienne, que le pessimisme ait mûri assez pour trouver son expression complète et définitive ; car il l’a trouvée chez l’auteur des Blasphèmes.
La scholastique n’était autre chose que l’ensemble des formules plus ou moins scientifiques dans lesquelles la réflexion naissante, appuyée sur l’Organum d’Aristote, avait arrangé les doctrines chrétiennes à l’usage de l’enseignement. […] Aussi la Critique de la Raison pure ne produisit pas d’abord une grande impression ; il lui fallut plusieurs années pour faire sa route ; il fallut que quelques penseurs laborieux et indépendans, après avoir étudié la nouvelle doctrine, attirassent sur elle l’attention en l’exposant à leur manière.