La filiation divine était attribuée dans l’Ancien Testament à des êtres qu’on ne prétendait nullement égaler à Dieu 699. […] La croyance que certains hommes sont des incarnations de facultés ou de « puissances » divines, était répandue ; les Samaritains possédaient vers le même temps un thaumaturge nommé Simon, qu’on identifiait avec « la grande vertu de Dieu 718. » Depuis près de deux siècles, les esprits spéculatifs du judaïsme se laissaient aller au penchant de faire des personnes distinctes avec les attributs divins ou avec certaines expressions qu’on rapportait à la divinité. […] Noë, § 12 ; Quis rerum divin. hæres, § 25 et suiv., 48 et suiv., etc. […] Le Minokhired ou « Intelligence divine » a bien de l’analogie avec le[Greek : Logos] juif. […] L’« Intelligence divine » (Mainyu-Khratú) figure dans les livres zends ; mais elle n’y sert pas de base à une théorie ; elle entre seulement dans quelques invocations.
Qui m’assure que cette substance n’est pas la substance divine ? […] Ainsi la doctrine cartésienne aboutissait de toutes parts à la négation de la personnalité divine. […] Je vais plus loin : ce n’est pas tout de distinguer le sujet humain et le sujet divin, le moi absolu et le moi fini ; il faut les unir. […] Le rite par excellence, c’est la communion, l’eucharistie ; c’est le symbole le plus pur de l’intériorité divine mêlée à l’intériorité de l’esprit. Le dogme chrétien de l’incarnation est encore un admirable symbole de l’union du fini et de l’infini : c’est le divin mariage des deux personnalités.