Pour ce qui est du portrait, il a voulu nous montrer les divers aspects de l’âme de sainte Thérèse, âme assez complexe, comme on sait, et dont il a tenu à mettre en lumière précisément la complexité, et à mon avis c’est à ce projet-ci, surtout, qu’il a réussi pleinement, autant du moins que l’on peut faire au théâtre le portrait complet d’une âme complexe. […] C’est une femme passionnée, ulcérée, vindicative, aigrie, dont l’amour s’est tourné en haine, une femme dont on fait des vitrioleuses dans les faits divers et des Hermiones dans les tragédies classiques. […] La pièce devrait être intitulée : Des divers inconvénients de la richesse et des périls de toutes sortes qu’elle contient, avec quelques considérations sur d’autres sujets.
. — Une guirlande était auprès de lui faite par ses mains, — de maintes fleurs diverses, nourries sur la rive, — arrangées en ordre mystique, tellement que la rareté m’en charma. — Mais quand il tournait ses yeux tendres vers elles, il pleurait — comme s’il eût voulu les faire revivre. — Voyant sur son visage cette charmante innocence, — je demandai au cher pauvret toute son histoire. — Il me dit que ses parents, de bons parents étaient morts, — le laissant à la merci des champs, — qui lui donnaient des racines, des fontaines cristallines qui ne lui refusaient pas leurs eaux, — et du doux soleil qui lui accordait encore sa lumière. — Puis il prit la guirlande et me montra ce que chaque fleur, dans l’usage des gens de campagne, signifie, — et comment toutes, rangées de la sorte, exprimaient sa peine. — Je le pris, et j’ai gagné ainsi le plus fidèle, — le plus aimant, le plus gentil enfant qu’un maître ait jamais eu. » L’idylle naît d’elle-même parmi ces fleurs humaines ; le drame suspend son cours pour s’attarder devant la suavité angélique de leurs tendresses et de leurs pudeurs.