Ils gardent ainsi quelque chose de plus abstrait que dans la pièce espagnole, où ces changements de lieu sont fortement accusés, et que dans la réalité de la vie, où mille particularités du discours avertissent à tout instant de l’endroit précis où l’on est et où l’on parle. […] Tout ce qui est visible, accentué aux sens, tout ce qui parle distinctement aux yeux et qui dessine vivement et même bizarrement le monde extérieur tel qu’il est, il l’absorbe, il l’abstrait en quelque sorte, il le fait passer à l’état de sentiment pur, d’analyse raisonnée et dialoguée ; il le transpose de la sphère visuelle dans celle de l’entendement, mais d’un entendement net, étendu, sans vapeur, non nuageux, de cet entendement clairement défini, bien qu’un peu nu, tel que va le circonscrire et l’éclairer philosophiquement, dans son Discours de la Méthode et ailleurs, Descartes, ce grand contemporain du Cid.
Il y a dans les discours de Mirabeau des allusions, des citations heureuses de l’Antiquité, mais ce ne sont que des mots rapides ; je n’en rappellerai qu’un, entre autres, des plus retentissants, et dont l’écho remplit encore notre oreille. […] Faugère de lire le Discours, resté inédit jusqu’ici, qu’elle composa à vingt-trois ans pour répondre à la question proposée par l’Académie de Besançon : Comment l’éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs ?