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1001. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Les philosophes ont dit aux rois, aux nobles, et aux prêtres : « Vous n’êtes plus dignes de gouverner les hommes ; car vous n’êtes ni les plus aimants, ni les plus intelligents, ni les plus laborieux. » Les philosophes développèrent cette pensée sous mille formes dans tous leurs ouvrages. […] En même temps que le Christianisme sanctionnait le plus atroce des esclavages, il rétablissait l’équilibre, la justice, l’égalité, en disant à la femme : Je te connais, tu es un être de dévouement et d’amour ; sache que j’ai pour toi une récompense digne de ton cœur. […] Donc, si les Lovelaces du jour rencontraient Thérèse avec cinq sous, Thérèse jeune, belle, et digne de leurs désirs, ils pourraient bien voir sa misère et chercher à en profiter, mais assurément ils ne verraient pas Dieu à côté d’elle. […] Les Borgia trouvèrent dans leur propre sein une femme qui ferait douter si le mal vint pour eux d’Alexandre VI ou de son fils César, ou de ses trois autres fils, tous dignes de leur père, tous dignes de leur sœur !

1002. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Brieux, qui nous contraint à y penser, çà et là, avec angoisse, est digne d’estime et de louange. […] C’est que, explique-t-il à Henriette, s’il n’avait pas opéré le sauvetage, « il ne se serait pas cru digne de la posséder !  […] Très digne, il dit à Chambard : « Pouvez-vous, monsieur, me jurer sur l’honneur que je suis arrivé l’autre jour à temps et que vous n’avez pas été l’amant de ma femme ? […] Cependant, la dévote Caroline, à qui son digne père essaye de soutirer sa part de l’héritage de la tante (oh ! […] Brieux, lui a probablement semblé fort et hardi, tout à fait digne du peintre implacable, désenchanté, qu’il a voulu être cette fois.

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