Mais si c’est un fils, l’éducation en est bien plus difficile, et c’est un sujet continuel d’appréhensions et de soins, sans parler de ce qu’il coûte pour le faire bien instruire. […] Mon avis serait de leur donner à gouverner une province qui méritât d’être châtiée ; ils apprendraient par leur expérience, après qu’ils y auraient tout mis sens dessus dessous, qu’ils sont des ignorants, que la critique est aisée, mais l’art difficile ; et surtout qu’on s’expose à dire force sottises, quand on se mêle de parler de ce qu’on n’entend pas.
» Se reprenant un peu, car il hésitait sur ses propres paradoxes, il disait : « Il n’y a pas un poème de La Fontaine qui ne contienne au moins de très beaux vers. » Je lui répondis : « Mais pourtant, pour ce qui est du Quinquina, je crois qu’il serait difficile d’y trouver de beaux vers Je vous assure, me répondit-il, qu’il y a de très beaux vers dans le poème du Quinquina. » Je me promis, dès ce moment, de relire ce poème, et, dès que j’eus quitté Moréas, je pris mon La Fontaine et m’adressai directement au poème du Quinquina. […] Tout cela fait un poème très difficile à lire, très ennuyeux, en définitive, et que La Fontaine, semble-t-il, n’était pas forcé d’écrire.