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1375. (1905) Propos littéraires. Troisième série

La poésie française de 1600 à 16201 [7 décembre 1893.] Messieurs, Pour la seconde fois je suis chargé par la bienveillance de la Faculté des lettres et par celle du ministre de l’instruction publique d’occuper pour une année la chaire de mon excellent maître M. Lenient. Je remercie comme je dois et avec une reconnaissance profonde ceux qui m’ont confié ce périlleux honneur. À défaut de tout ce qu’il faudrait pour les justifier pleinement de m’avoir choisi, j’ai conscience qu’au moins par la probité et la loyauté de mon enseignement je ne trahirai point une confiance qui, tout en me flattant infiniment, va presque jusqu’à m’inquiéter ; comme aussi, à défaut de la verve entraînante et des qualités du chaleureux orateur qu’on était accoutumé à trouver dans cette chaire, j’essaierai, par une consciencieuse et scrupuleuse application, d’apporter ici une studieuse enquête, une recherche patiente, une critique éveillée et attentive, une honnête contribution enfin à l’étude toujours inachevée de la littérature française.

1376. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Regrettez-vous le temps où le ciel sur la terre, Marchait et respirait dans un peuple de dieux… Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire Voltige-t-il encor sur tes os décharnés… Cloîtres silencieux, voûtes des monastères, C’est vous, sombres caveaux, vous qui savez aimer… Qui jamais a plus abusé que Musset de l’exclamation, et de l’apostrophe, et généralement de tout ce qu’il y a de « figures » cataloguées dans les traités des rhéteurs ?

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