Certainement, ni Baudelaire, ni même Edgar Poe, d’un fantastique plus funèbre que Baudelaire, n’ont au même degré dans leurs poésies la sincérité de l’accent trembleur du visionnaire qu’a toujours dans les siennes Rollinat, ce hanté de tout et cet épouvanté de tout devant les visions immatérielles et intangibles qu’il met derrière toutes les choses de la vie. […] Il ne s’agit, en définitive, que d’une seule chose pour elle : c’est, après avoir constaté le genre d’inspiration du poète, de déterminer son degré de puissance et sa place dans le hiérarchique Pandémonium des poètes, où il faut le mettre et où il doit rester.
On peut dire que ce petit combattant n’est armé que par degrés, afin que ses armes ne le blessent pas lui-même tout d’abord, et qu’il les reçoit une à une, comme les enfants des chevaliers d’autrefois, selon l’aventure qu’il peut courir. […] Mais aucun contemporain n’a eu, au même degré, les qualités du conteur.