Il disait : si tu peux, fais que ton âme arrive, À force de rester studieuse et pensive, Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté. […] C’est plus, ce n’est pas mieux ; le degré de l’idéal n’a pas varié. […] Les grands sculpteurs grecs, pour accomplir leurs œuvres admirables, devaient disposer de suffisants éléments d’éducation artistique, et, si le nombre des modèles pouvait élever le degré de l’idéal, il faudrait croire que nos musées ne sont pas plus abondants que ceux des Grecs, puisque, certes, nous ne faisons pas mieux qu’eux. […] Ni l’idéal, ni le désir créateur n’ont de degrés. […] Le tort serait de ne pas voir que la Beauté, constante dans le degré, flottante dans l’expression, est l’assise incontestable et unique où l’humanité puisse trouver quelque point d’appui qui lui permette d’aller plus loin vers l’idéal moral et matériel de la vie.
Mais le degré d’adaptation de chaque espèce au climat sous lequel elle vit est souvent exagéré. […] Ainsi, des Pins et des Rhododendrons, venus de graines recueillies par le Dr Hooker sur des sujets croissant sur l’Hymalaya à différentes hauteurs, se trouvèrent posséder à divers degrés la faculté de résister au froid. […] Ainsi, selon moi, la sélection naturelle réussira toujours dans la longue suite des temps à réduire et à épargner tout organe, ou partie d’organe, qui aura cessé d’être nécessaire ou utile, sans que pour cela d’autres parties ou organes se développent en un degré correspondant, si ce développement est sans aucune utilité. […] Je n’ai pu constater qu’elle s’appliquât aux plantes, ce qui aurait beaucoup ébranlé ma confiance en sa valeur, si la grande variabilité des plantes ne rendait pas extrêmement difficile toute comparaison des degrés relatifs de cette variabilité. […] Ce n’est donc que dans le cas de modifications relativement récentes et extraordinairement grandes, que nous pouvons nous attendre à trouver ce qu’on pourrait appeler la variabilité générative encore présente et actuellement capable d’agir avec une certaine puissance ; parce qu’en pareil cas seulement la variabilité n’aura encore été que rarement anéantie par la sélection constante des individus variables d’une manière déterminée et selon le degré requis, et par la destruction de ceux qui tendaient à revenir à un état antérieur moins modifié.