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480. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Je me contentai de lui développer tous les mérites qui distinguaient Schiller, mérites que je connaissais à coup sûr mieux que lui ; mais je continuai à marcher tranquillement sur ma route, sans plus m’inquiéter du succès, et je me suis occupé de mes adversaires le moins possible. » V Et voyez plus bas combien son génie ne lui servait que pour mieux affirmer son Dieu et l’immortalité de son âme : Nous avions fait le tour du bois, nous tournâmes près de Tiefurt pour revenir à Weimar ; nous avions en face de nous le soleil couchant. […] Comme toutes leurs énergies se développent, et quels adroits tireurs ce sont ! […] — Ce qu’il y a de beau au tir de l’arc, dis-je, c’est qu’il développe le corps tout entier et qu’il réclame l’emploi harmonieux de toutes les forces. […] — Vous avez raison, c’est précisément à propos des perversités du temps que Béranger révèle et développe ce qu’il y a de supérieur dans sa nature. […] Je vois venir le temps où il y aura en France des milliers d’hommes qui penseront comme lui. » XIV Voici une scène où l’âme scientifique et pittoresque de Goethe se développe en liberté.

481. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Et ce chant, sans effusions féminines, sans câlines prières s’efforçant d’obtenir par les hasardeuses singeries de la grâce moderne le rendez-vous réservé d’un Dieu, se développe avec cette certitude de pardon et cette conviction de rachat qui s’imposèrent aux humbles et suggestives âmes du Moyen-âge. […] Mais les considérations qu’il y présente et d’autres pareilles se trouvent surtout développées dans le dernier écrit théorique de Richard Wagner, une œuvre merveilleuse de netteté et de profondeur, et qui peut être considérée, avec Parsifal, comme son testament intellectuel. […] Après une préface explicative sur son sujet, l’auteur parle avec sa compétence habituelle des commencements de la musique à l’époque de Palestrina, et arrive à Bach, au grand Sébastien Bach, issu, lui, en quelque sorte du protestantisme et du choral, ces deux bases sur lesquelles se développera librement l’esprit allemand. […] Pour André Cœuroy (Wagner et l’esprit romantique, Paris : Gallimard, 1965, p. 254) qui cite Dujardin, il ne fit que se contenter « de développer dans le style qui lui était propre l’analyse de l’Ouverture de Tannhäuser insérée dans le programme que l’ouvreuse lui avait remis » et rien n’est plus étranger à la pensée de Wagner que ce texte qu’il qualifie d’une « des excroissances les plus curieuses de la littérature wagnérienne ». […] Dans son Traité du verbe, qui paraîtra en 1886 avec une préface de Mallarmé, René Ghil développe sa théorie des correspondances entre les sons et les couleurs.

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