Il a su donner à chacun de ses sujets, avec autant de jugement que de grace, la vraie tournure du style qui leur convenoit, & le Lecteur délicat ne s’apperçoit pas que ce soient des Productions de Collége.
L’abbé de Caumartin eut l’idée assez naturelle que l’évêque de Noyon, du moment qu’il entrait à l’Académie, ne devait pas être reçu comme un autre, et oubliant la gravité du rôle auquel il n’était pas encore accoutumé, il osa songer à le railler en face, et presque au nom de la compagnie, du droit que les délicats croient si aisément avoir sur la vanité et sur la sottise qui vient s’étaler. […] — Pressé d’arriver à l’éloge direct de son nouveau confrère, l’abbé de Caumartin, ne craignit pas de toucher le point délicat, la solidité des titres académiques, et tout en caressant le glorieux personnage sur ses autres qualités et prétentions extérieures de manière à le gonfler devant tous, il se piqua de lui faire accroire qu’il ne tenait qu’à lui de pouvoir s’en passer : C’est ce qui nous le fait regretter avec justice, disait-il en parlant des mérites modestes de Barbier d’Aucour, et notre consolation serait faible, si elle n’élait fondée que sur la différence de vos conditions. […] [NdA] En citant ces noms élégants de Coulanges et de Caylus, je ne veux pas dire que les dames auxquelles je fais allusion pour l’esprit de malice délicate, assistassent à cette séance de l’Académie où l’on reçut M. de Noyon.