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1081. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Les Travailleurs de la Mer ont marqué dans le génie de Victor Hugo non pas les qualités, mais les défauts de sa manière, et c’est des Travailleurs de la Mer que ressort son livre d’aujourd’hui. […] Si Hugo est toujours, littérairement, Hugo, dans son Quatre-vingt-treize, — et c’est ce que l’on peut en dire de pis, — il n’est pas moins vrai qu’à part sa manière si connue, qualités et défauts éternels, il nous donne le spectacle de quelque chose de très inattendu et qui a le droit de nous étonner. […] une mauvaise action, à effet pervertissant, tout à la fois monstrueux et vulgaire, et qui emporta tous les niais de France dans un transport d’enthousiasme un peu refroidi depuis que les Misérables ont fait la Commune comme Hugo avait fait les Misérables, il y a cependant, il faut le reconnaître, dans le Quatre-vingt-treize d’aujourd’hui, tous les défauts et tous les vices de composition et de langage que nous avons reprochés aux Misérables, quand ils vinrent dépraver l’opinion et la littérature.

1082. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Moréas, alors, avait, parmi ses défauts, dont le moindre était de vouloir étendre son importance au-delà du vrai devant les journalistes (nous pensions que c’était aussi un défaut de se soucier des journalistes) une belle qualité, soit un très sincère amour de l’art, qui ne l’a pas quitté, et s’il s’en fait une conception un peu étroite, c’est bien son affaire. […] À part les quelques points du livre où ces défauts se manifestent, les quelques trous qui gîtent en cette trame complexe de décor et d’idéalité, c’est une sobre et nette et belle forme. […] En revanche, peu logiquement, il me reproche de n’avoir pas publié de sonnet sans défaut ; si j’émettais le vœu qu’il me prouvât son excellence de critique par un bon article à la mode de La Harpe, il me traiterait de mauvais plaisant. […] Paul Bourget se retrouvent toutes dans sa critique, et l’on n’y saisit pas le défaut de ses romans, mais rien n’est concluant, et nulle part dans ses deux volumes, sur quelque fait de vie ou quelque écrivain, une page définitive. […] Ils se rattachaient ainsi à la sévère et belle lignée des Nerval, des Constant, etc… Mais à ces écrivains a fait défaut le lyrisme Il serait à souhaiter, chez l’écrivain imbu de traditions et de critique qu’est M. 

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