Hegel n’avait pas encore découvert que le vainqueur a toujours raison, et, en tout cas, le bonhomme aurait eu peine à comprendre que c’était la France qui avait vaincu à Waterloo. […] On ne découvrit dans sa commode aucun papier qui pût aider à percer le mystère qui l’entourait. […] On a découvert au chef-lieu du département que certains usages anciens de l’île ne sont pas conformes à je ne sais quel code ; on a réduit une population douce et aisée à la révolte et à la misère. […] C’est ce que je découvris bien vite dès que je commençai à connaître un peu la planète où nous vivons.
Si la psychologie commence, comme les mathématiques et la physique, par analyser les faits, par les mesurer quand il est possible, enfin par découvrir leurs lois, elle doit aussi et surtout en faire la synthèse et, comme la biologie, montrer les conditions, les degrés et les formes typiques de l’évolution mentale, ainsi que son rôle dans l’évolution universelle. […] William James fait à ce sujet une confession sincère, dans laquelle il nous raconte ses vains efforts pour découvrir en lui-même une activité mentale, de quelque nature qu’elle soit, qui ne se ramène pas à des objets « dont l’entrée au sein de la conscience, sous forme de représentations, constitue tout ce que nous appelons activité. » Les actes d’attention, d’assentiment, de négation, d’effort, sont sentis « comme mouvements de quelque chose dans la tête ». […] Ils pourraient même découvrir et démontrer que, quand Aristote avait la pensée de sa pensée, il sentait un mouvement jusque dans la plante des pieds, d’une part, et, de l’autre, jusque dans la plus petite pointe de ses cheveux. […] Elle recherche et ce que peut l’objet sur le sujet, et ce que peut le sujet sur l’objet ; sous leurs rapports de « représentation » elle cherche à découvrir leurs rapports d’action réciproque ; enfin elle montre comment la représentation même, par la volonté qui y est impliquée, peut devenir une réaction véritable, conséquemment un des facteurs de l’évolution universelle.