Et d’ailleurs Juan est si aimable !
Si les grands génies poétiques de la première moitié du xixe siècle, aussi admirablement doués par la nature peut-être qu’aucun des génies que la France ait jamais produits, ont constitué pourtant une littérature presque purement personnelle, ont été surtout élégiaques et lyriques, ce qui du reste est beau, n’ont ni renouvelé vraiment le théâtre, ni donné à la France une grande épopée, ni écrit un grand poème philosophique ou scientifique, ne sont arrivés au genre épique, indirectement, d’ailleurs, et s’y essayant par fragments de courte haleine, qu’après être devenus humanistes à leur manière et avoir pris pour leurs Homères les trouvères du moyen âge ; c’est peut-être parce qu’ils étaient tous assez ignorants, et n’avaient pas suivi l’exemple et la leçon ou de Goethe, ou de Chateaubriand, ignorant à vingt ans, mais de vingt à trente refaisant son éducation littéraire avec la fougue et l’acharnement de Ronsard. […] Toutes les grandes inventions et les grandes vérités vinrent d’ailleurs. » — Et n’est-il pas étrange que dans un tableau de l’esprit humain au xviie siècle la philosophie française tout simplement ne figure point ? […] De plus il envoyait quelques articles, tout littéraires, d’ailleurs, au Figaro de cette époque, qui passait, sans que cette opinion fût très contestable, pour un journal satirique, et il faut bien avouer qu’il n’était pas homme à lire en égoïste ses articles et à jouir, sans en faire part à quelques autres, du plaisir de se voir imprimé.