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2478. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

J’ai touché un mot du pouvoir que la reine mère avait sur l’esprit du roi, et combien d’ailleurs elle était unie d’amitié et d’intérêt avec le premier ministre ; et j’ai dit aussi la consternation du roi, quand les assassins de ce seigneur lui présentèrent sa tête. […] » Les médecins allèrent donc rendre visite au premier ministre ; et, sous prétexte de lui donner avis de la mort du roi et de lui déclarer la qualité des deux derniers médicaments qu’ils lui avaient fait prendre, ils entrèrent dans des matières plus importantes: ils parlèrent de l’élection, et lui remontrèrent que lui et tous les grands du conseil avaient bien sujet de prendre garde à eux ; que le prince, quelques moments avant sa mort, s’était plaint à haute voix que ses ministres lui avaient fait donner du poison ; mais qu’il laissait un fils qui leur mangerait le cœur ; que ces paroles ni ces plaintes ne pouvaient demeurer cachées au successeur ; que si l’on donnait la couronne à l’aîné, qui était déjà dans un âge assez avancé pour se rendre indépendant, et qui d’ailleurs avait l’esprit fort fier, il ne manquerait jamais de se servir de ce prétexte pour se défaire de tous les grands et de tous les ministres, dans la pensée de se rendre absolu par ce moyen et se mettre en état de faire de nouvelles créatures, vu principalement qu’il devait se ressentir du mauvais traitement que son père lui avait fait depuis deux ans, qu’il attribuerait toujours au conseil de ses ministres.

2479. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Il y a beaucoup de cela dans son petit traité, d’ailleurs excellent, Fragment des instructions pour le prince royal de … Il déteste la Révocation de l’Edit de Nantes très éloquemment ; puis il ajoute, non pas qu’il faut organiser une société où le pouvoir souverain ne puisse pas commettre des attentats, mais : « Ah ! […]   » Or, de tous les gouvernements despotiques, l’Etat collectiviste est celui qui développe le plus en lui cette cause de ruine matérielle et morale : « De tous les gouvernements despotiques, il n’y en a point qui s’accable plus lui-même que celui où le prince se déclare propriétaire de tous les fonds de terre et l’héritier de tous ses sujets ; il en résulte toujours l’abandon de la culture des terres ; et si d’ailleurs le prince est marchand, toute espèce d’industrie est ruinée. […] mais qu’un seul homme soit propriétaire de toutes les terres ; c’est une idée monstrueuse, et ce n’est pas la seule de cette espèce dans ce livre, qui d’ailleurs est profond, méthodique et d’une sécheresse désagréable.  » On multiplierait sans profit les citations sur cette affaire. […] Vous savez que d’ailleurs je n’étais point leur ami. […] J’ai d’ailleurs pour moi le grand Condé qui disait que la guerre de la Fronde n’était bonne qu’à être chantée en vers burlesques.  » Il écrit encore à Mme du Deffand un mois après : « Vous avez brûlé, Madame, tout ce qu’on a écrit Sur les Parlements.

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