Sa poétique, du reste, comme acteur et comme auteur, se trouve tout entière dans la Critique de l’École des Femmes et dans l’Impromptu de Versailles, et elle y est en action, en comédie encore. A la scène VII de la Critique, n’est-ce pas Molière qui nous dit par la bouche de Dorante : « Vous êtes de plaisantes gens avec vos règles dont vous embarrassez les ignorants et nous étourdissez tous les jours ! […] C’est la différence d’Onuphre à Tartufe ; La Bruyère qui critique Molière ne la sentait pas. […] L’ingénieux critique allemand Tieck a essayé de discerner la personne de Shakspeare dans quelques profils secondaires de ses drames, dans les Horatio ; les Antonio, aimables et heureuses figures. […] — Il y a eu, depuis, un travail critique de Bazin sur Molière, mais je laisse à ma notice son cachet antérieur.
Je n’ai pas été peu surpris, il y a un ou deux mois, de lire un matin (7 juin 1866), dans le journal intitulé l’Événement et qui n’est censé s’occuper que de sujets à l’ordre du jour, la critique d’un discours que j’avais prononcé autrefois sur la tombe d’un de mes amis, le docteur Armand Paulin, discours qui n’avait pas moins de neuf années de date (ce que le critique se gardait bien de dire), discours oublié de moi-même et que je n’avais jamais songé à recueillir dans aucun de mes volumes de Mélanges, publiés depuis. Le critique, un docteur Joulin, que ses amis appellent un homme d’esprit, me dénonçait pour ce discours comme faisant honte à l’Académie française, comme ne sachant pas un mot de français, sinon à la réflexion et à tête reposée, comme ne pouvant écrire couramment deux lignes sans pataquès ; et il notait dans ce seul discours jusqu’à cinquante-trois fautes de langue et de goût.