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938. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

— Valentin : Ainsi, à t’entendre, je crains bien que tu ne le deviennes […] Il craint le déshonneur, il craint les moqueries, il craint le qu’en dira-t-on. […] — Ma foi, je le crains. […] Je crains Judith (oui, il aurait dû la craindre, et l’on a bien vu qu’effectivement il la craignait), je crains Judith. […] Je ne dis pas que ce rôle a fini par agacer ; je dirai qu’il y a quelques moments où l’on a été sur le point de craindre qu’il ne devint presque agaçant.

939. (1908) Après le naturalisme

Homme, tu es esprit pour vivre, car ta perfection t’a compliqué, t’a rendu le vivre laborieux et difficile et tu dois craindre l’erreur comme la mort, car elle l’amène. […] On pourrait craindre que, dépossédée des espoirs consolateurs d’une vie future réparatrice de tant d’injustices d’ici-bas, la créature, devant son destin fatal, ne soit prise d’un immense désespoir et se demandant à quoi bon vivre, y réponde par le suicide qu’est l’application de cette devise : la vie courte et bonne. […] Ne craignons pas que l’élite véritable veuille manger les moutons. […] De tous côtés, ceux qui la veulent et ceux qui la craignent, s’accordent à la considérer comme inévitable — si rien ne surgit qui s’y oppose. […] Le ton du roman et de la pièce n’en sera pas changé, n’en sera pas devenu, ce que l’on craint tant : discurseur.

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