Avec les marionnettes, on n’a jamais à craindre un semblable malaise. […] Ce voluptueux n’a jamais craint le danger : il rentre en France hardiment. […] … Je ne sais ; mais je crains qu’il ne vive pas très longtemps. […] Enfin, il ne craint ni la mise en scène ni le coup de théâtre. […] Je crains que ces voyages ne donnent pas tout l’agrément qu’il en attend.
Telle était encore la violence de sa passion, que le grand évêque ne lui enjoint pas, au nom du devoir chrétien, d’en triompher en un instant : « Ce serait, écrivait-il au roi, vous demander l’impossible. » Il l’invite seulement à « tâcher de la diminuer un peu ; à craindre de l’entretenir. » Mais, dans une autre lettre écrite plus tard, « avec une indépendance absolue, aussi bien qu’avec un zèle et une ardeur extrêmes », il l’en pressait au nom des peuples souffrants. […] Ces anecdotes honorent les lettres françaises ; il ne faut pas craindre de les répéter. […] Telle était, en effet, l’exactitude des descriptions du prédicateur, qu’il passa pour mettre les personnes dans ses sermons, et que chacun put craindre d’être à son tour étalé, du haut de la chaire de vérité, en exemple au prochain. […] Bourdaloue n’avait pas craint de faire allusion au plus grand désordre de la vie domestique du roi ; Massillon, du même droit, tempéré par la même déférence, ne craignit pas de toucher aux plus grandes fautes de son gouvernement, à ses guerres, dont il s’accusait lui-même sur la fin de sa vie. […] « Il se remue pour Votre Majesté, disait-il dès 1660, quelque chose d’illustre et de grand et qui passe la destinée des rois vos prédécesseurs : ne mettez point par vos péchés obstacle aux choses qui se couvent261. » Plus tard, quand tout ce qu’il avait prophétisé se fut accompli, il disait du roi entrant dans l’âge mûr : « Un roi a été donné à nos jours, que vous nous pouvez figurer en cent cc emplois glorieux et sous cent titres augustes : grand dans la paix et dans la guerre, au dedans et au dehors, dans le particulier et dans le public ; on l’admire, on le craint, on l’aime.