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540. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Le même coup violent éveille une sensation de pression et de douleur par l’entremise des nerfs tactiles, une sensation de lumière par l’entremise du nerf optique, une sensation de son par l’entremise du nerf acoustique. […] Ces plaies avaient été faites par des coups de sabre portés horizontalement. […] Tel est encore le cas de ce dragon cité par Lamotte, « auquel un coup de sabre avait coupé le pariétal droit dans la longueur de deux pouces et le gauche dans la longueur de trois ou quatre pouces jusqu’auprès de l’oreille. […] Après plusieurs tâtonnements et à force de répétitions, ils finissent par le prendre du premier coup, par le suivre jusqu’au bout, par le prendre et le suivre sans l’intervention du cerveau et de la pensée. […] Cela admis, on comprend en quoi consiste le souvenir, surtout le souvenir d’un événement ancien, notamment le souvenir qui semble avoir péri et qui ressuscite tout d’un coup, précis et complet, après dix ou vingt ans d’intervalle.

541. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

tout à coup Mireille crie, Vois ! […] Combien de fois, rude sevreur des veaux, ne les avait-il pas sevrés, et sur le dos de la mère irritée rompu des brassées de gourdins, jusqu’à ce qu’elle fuie la grêle des coups, hurlante et retournant la tête vers son nourrisson entre les jeunes pins ?  […] Par respect pour le père de Mireille et pour la réputation de la jeune fille, Vincent ne veut pas avouer la cause de sa blessure ; il l’attribue à un coup de son outil à lame acérée, qui, en coupant un fagot d’osier, est venue percer la poitrine. […] Le laboureur lui répond qu’il a servi aussi sa patrie dans les camps, et qu’il a conquis après sa richesse à force de travail au soleil et à la pluie ; car la terre est telle, dit-il, qu’un arbre d’avelines (le noisetier) : « À qui ne la frappe pas à grands coups elle ne donne rien ! […] « Et pendant qu’ainsi dans sa couchette la belle enfant se désole, le sein brûlant de fièvre et frémissant d’amour, des premiers temps de ses amours pendant qu’elle repasse les charmantes heures et les moments si clairs, lui revient tout à coup un conseil de Vincent.

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