À Città della Pieve, petite ville de montagnes, entre Chiusi et Orvieto, il a pensé à Pietro Vannucci, que ses contemporains surnommèrent le Pérugin ; il a égaré ses yeux sur le coloris violet des lacs lointains, sur la vallée de la Chiana et ses palais ruinés, sur le décor qui a initié le maître de Raphaël à l’amour des couleurs et des formes. […] Certes, on ne peut pas nous reprocher de surajouter à notre « beau physique » des joailleries sauvages et des couleurs fantasques. […] À Lhassa, comme à Argos ou à Troie, l’homme riche, le khaloun, celui qui a le droit de porter des bottes couleur d’arc-en-ciel, et dont la femme resplendit de broderies d’or, le chef des hommes est étroitement soumis au prêtre. […] Sans doute, il retrouvait jusque dans les trivialités voulues de l’élève chéri de Flaubert sa propre manière de concevoir les hommes et les choses, et peut-être aussi, avec moins de rigueur et d’âpreté logique, l’allure et la chaude couleur de son style. […] Je ne sais si la misère de la volonté, gênée et faussée par la pesée inévitable des choses, a jamais été mieux vue que par cet homme vigoureux et souvent défaillant, dont les sens étaient si largement ouverts aux formes, aux couleurs, aux odeurs, aux souffles, et dont les nerfs ont été si violemment secoués par le contact du monde extérieur.
Béranger, plus que personne, a entretenu en France le culte de la gloire et des plus nobles signes auxquels elle s’est attachée dans les années héroïques du siècle : Quand secoûrai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ?