Ce caractere, tout odieux, tout excessif qu’il est, ne laisse pas d’être naturel ; et il n’y a que trop d’ambitieux qui lui ressemblent : mais ce qui n’est plus dans la nature, c’est qu’il se peigne lui-même à son confident sous d’aussi noires couleurs. […] Nous ne nous proposons pas d’ordinaire d’éclairer l’esprit sur le vice et la vertu, en les peignant de leurs vraïes couleurs ; nous ne songeons qu’à émouvoir les passions par le mélange de l’un et de l’autre.
Il aimait l’emphase, il aimait la déclamation, il aimait l’éloquence à haute voix, comme on aime les couleurs voyantes ; il disait : « Est-ce bien moi qui ai fait cela ? […] Les couleurs de cette gracieuse comédie sont beaucoup moins tranchées, le rire en est moins violent, le bon mot moins épicé, les mœurs restent les mêmes, mais avec plus d’urbanité et de politesse.