Bref, la mémoire sous ces deux formes, en tant qu’elle recouvre d’une nappe de souvenirs un fond de perception immédiate et en tant aussi qu’elle contracte une multiplicité de moments, constitue le principal apport de la conscience individuelle dans la perception, le côté subjectif de notre connaissance des choses ; et en négligeant cet apport pour rendre notre idée plus claire, nous allons nous avancer beaucoup plus loin qu’il ne convient sur la voie où nous nous sommes engagés. […] Elle conviendrait à un fantôme, non à un être vivant, c’est-à-dire agissant. […] Mais, pour élucider ce point, il convient d’approfondir la nature de l’affection. […] Mais elle a en outre pour elle des faits mal interprétés, qu’il convient dès maintenant d’examiner.
La IVe églogue, il faut en convenir, y prêtait assez naturellement, et le sujet s’en trouva bientôt travesti au point d’être donné sans détour pour une prédiction de l’avènement du Christ.