Nettement, lui-même, ne peut pas appeler la littérature française sous le règne de Louis XVIII la réunion forcée et fortuite des anciens disciples de Voltaire qui suffisaient à la littérature de l’Empire, et des jeunes esprits, en petit nombre, dont toute l’ambition s’était bornée à continuer la Henriade, Tancrède et le Triomphe de Trajan. […] et derrière l’empereur, 89, autre abîme qui sépare notre génération littéraire du xviiie siècle, ce grand, puissant, spirituel et philosophique moment de la pensée humaine, si violemment et à jamais interrompu pour la France, et que l’Allemagne seule a pu continuer.
Souvent, sur un propos qui réveillait en lui le collectionneur passionné, la conversation se continuait dans le grand salon du rez-de-chaussée où étaient ses plus beaux dessins du XVIIIe siècle, devant quelque vitrine contenant ses bibelots les plus précieux qu’il regardait avec amour ou maniait de ses fines mains nerveuses, dans ce salon à l’opulent mobilier d’Aubusson où des « préparations » de La Tour voisinaient avec des « griffonnis » de Saint-Aubin, des crayons de Boucher et des sanguines de Watteau, ce salon qui donnait par une porte vitrée sur la terrasse d’où l’on descendait dans l’étroit jardin au fond duquel une fontaine en rocaille se cour tournait, adossée à un treillage vert qu’enguirlandaient des roses grimpantes.