Malherbe continue Ronsard en le méprisant, comme toute la littérature classique française jusqu’à André Chénier a continué Ronsard en l’ignorant. […] Il continue parfaitement Ronsard. Il ne se vante pas de le continuer, non, mais, sans le dire, il le continue. […] Cette progression continue vers le bien par le savoir, c’était lui-même. […] Il continua ; il ne fit jamais autre chose que continuer.
Lorsqu’il sentit que les liens de toute croyance révélée étaient brisés en lui, c’est l’amour pur de la science qui l’a sauvé du découragement, en lui donnant le moyen de continuer à vivre de la vie de l’esprit. […] Ce récit, en tout cas, est le plus décisif triomphe de la méthode historique, patiemment constituée, malgré la fougue oratoire des apologistes officiels, par les philologues dont Renan a recueilli l’héritage et continué le sillon. […] Il continue Voltaire et Rousseau sans imiter les gamineries de l’un ni les déclamations de l’autre. […] Il rêvait une humanité future, capable de vivre en harmonie avec les données de la science, assez courageuse pour ne point se révolter contre le réel, et pour continuer d’agir, sans le mirage du surnaturel, sans l’attrait du mystère, devant la claire vision des effets et des causes. […] Comme le poète d’Atala et de René, comme Lamartine, comme Victor Hugo, comme Gautier, comme Flaubert, il s’est grisé de couleurs et de formes ; même en contredisant ces grands écrivains, il les a continués.