Ecrivain, il doit considérer l’architecture du même regard jaloux, inquiet et admiratif dont Mallarmé considérait la musique. […] Déjà Mallarmé la considérait comme un ennemi redoutable, dont la poésie, pour le vaincre et le surpasser, doit surprendre les secrets. […] La réalité matérielle d’un objet consiste en effet dans une privation, dans l’interruption d’un courant universel, dans le refus de considérer l’universelle interaction de la matière comme autre chose qu’un point d’appui pour une action, et dans l’acte d’arrêter, d’isoler ce point d’appui en un objet. […] * * * Le centre et le massif de son œuvre, c’est jusqu’ici, chez Valéry, une création poétique, trois volumes, ou plutôt trois plaquettes de vers que la plupart des poètes s’accordent à considérer comme un des sommets actuels de la poésie française. […] Cet objet pourrait être la poésie, considérée en elle-même et non dans le sentiment qu’en a le poète, mais en réalité il ne l’est pas, ou il ne l’est que de façon accessoire.
Publiciste plein de verve, et homme politique encore plus zélé qu’ambitieux, il ne se considérait dans les lettres proprement dites que comme un amateur, et son désir, son effort, dans les derniers temps, et quand des loisirs lui furent imposés par les circonstances, c’eût été de conquérir, en perfectionnant un de ses anciens livres, ce rang d’auteur durable dont il sentait tout le prix.