Tels moyens de sentir, telles « mesures », telles connaissances. […] De là découle cette grande conséquence, si importante aux yeux de la philosophie contemporaine : relativité de toute connaissance d’objets. […] C’est l’appétit et la volonté qui a ainsi emmagasiné ce que Kant et les platoniciens nomment la « matière » de la connaissance. […] En résulte-t-il que la conscience, le sujet, n’ait point sa part nécessaire et essentielle dans la connaissance ? […] D’abord, la connaissance scientifique suppose un effort, une attention à un problème.
En tout cas, il s’agit ici de nos connaissances, et non d’autre chose. […] C’est pourquoi je n’ai traité que des connaissances, et, si je me suis occupé des facultés, c’est pour montrer qu’en soi, et à titre d’entités distinctes, elles ne sont pas. […] Par elle, la psychologie devient une science de faits ; car ce sont des faits que nos connaissances ; on peut parler avec précision et détails d’une sensation, d’une idée, d’un souvenir, d’une prévision, aussi bien que d’une vibration, d’un mouvement physique ; dans l’un comme dans l’autre cas, c’est un fait qui surgit ; on peut le reproduire, l’observer, le décrire ; il a ses précédents, ses accompagnements, ses suites. […] Dans la première partie, on a dégagé les éléments de la connaissance ; de réduction en réduction, on est arrivé aux plus simples, puis de là aux changements physiologiques qui sont la condition de leur naissance. […] On a ajouté ici l’impulsion, parce qu’elle est l’événement élémentaire dont les composés forment les émotions et la volonté, de même que la sensation est l’événement élémentaire dont les composés forment les idées et la connaissance.