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309. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

La littérature et les conditions économiques Quand on entend poser cette question : Des rapports de la littérature et de l’état économique d’un pays, on est tout d’abord tenté de se dire : Qu’importe, par exemple, à la littérature française que la France ait reçu de l’étranger cent mille balles de coton ou exporté cent mille hectolitres de vin ? […] Comme le dit fort bien Guillaume de Greef dans son Introduction à la sociologie 58 : « L’inaction libre ou forcée est la condition sine qua non de l’art ; à la différence du producteur ordinaire, l’artiste travaille irrégulièrement, à ses heures, c’est-à-dire quand le repos l’a rendu sensible et irritable… ; c’est dans cet état nerveux que l’homme de génie inconscient et véritablement inspiré enfante ces créations en apparence subites et spontanées, mais, en réalité, jaillies d’une lente et considérable épargne d’accumulation d’énergie. » Aussi y a-t-il une liaison perpétuelle entre l’état plus ou moins prospère d’un pays et les œuvres auxquelles ce pays donne naissance. […] Mieux vaut montrer comment la littérature à son tour réagit sur les conditions économiques d’un peuple. […] § 5. —  A cette étude des rapports de la littérature avec les faits économiques il faut rattacher l’étude de la condition matérielle des écrivains. […] Quoique la condition matérielle des ouvriers de la pensée se soit certainement élevée du moyen âge à nos jours, et d’un mouvement presque constant, ces contrastes fréquents, ordinaires même, d’opulence et de gueuserie ne permettent guère de suivre avec précision les phases par où elle a passé.

310. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Même dans notre humble condition, la beauté n’a-t-elle pas besoin de parure ? […] À cette seule condition de ne pas feindre, de ne pas se cacher, le libertinage est licite. […] Pourquoi exagérer encore ce qu’il y a de dur dans la condition humaine ? […] La perpétuité de la famille a pour condition et pour base la perpétuité de la propriété. […] Cherchez d’où vient le trouble profond qui s’est produit dans les conditions de sa vie morale.

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