Ne pouvant, d’une façon si courante, embrasser un grand écrivain au complet et dans toute son étendue, j’aimerais ainsi du moins à l’atteindre selon l’occasion, à le présenter par chapitres, par épisodes. […] C’est ce point de vue tout nouveau, non pas du tout la justification complète, mais les explications et les raisons de notre état social, que Turgot aborde et expose dans des considérations critiques de l’ordre le plus élevé, et qui dépassaient de beaucoup, on ne craint pas de le dire, l’horizon de Mme de Graffigny.
Dans le premier livre de Rabelais, dans ce livre de Gargantua, qui ne fut pas composé le premier en date peut-être, mais qui est le plus suivi, le plus complet en lui-même, ayant un commencement, un milieu et une fin, on trouve quelques admirables chapitres, pas trop sérieux, pas trop bouffons, et où les grandes parties sensées de Rabelais se déclarent. […] C’est ce mélange et ce juste équilibre qui caractérise la véritable et complète éducation selon Rabelais : le médecin, l’homme qui sait les rapports du physique au moral et qui consulte en tout la nature, se retrouve en lui à chaque prescription.