Cette lettre, si complète en ce qui concerne l’École Romane (que de méchantes langues affectent de dire négligeable, en ce qu’elle ne compterait que le maître et… l’élève !) […] Louis Dumur, dont plusieurs poètes de l’art le plus opposé nous dirent grand bien, a fait jadis pour un grand almanach un cours complet de prosodie en cent lignes ; aussi lui avons-nous demandé une lettre.
» Puis, me parlant de mon isolement sur cette terre, qu’il compare au sien, lorsqu’il était là-bas, il me prêche le travail pour y échapper, me berce d’une espèce de collaboration avec celui qui n’est plus, finissant par cette phrase : « Pour moi, je crois à la présence des morts, je les appelle les invisibles. » Dans le salon, le découragement est complet. […] Il me parle de sa complète inconscience en fait de nourriture : « Proudhon, dit-il, et un autre de mes amis, s’étaient rationnés à des dîners qui coûtaient dix sous. […] Si cependant cela arrive, quelle responsabilité devant l’histoire pour ce gouvernement, pour ce Trochu, qui, avec des moyens de résistance aussi complets, avec cette foule armée de 500 000 hommes, aura, sans une bataille, sans un avantage, sans une petite action d’éclat, même sans une grande action malheureuse, enfin sans rien d’intelligent, d’audacieux ou d’imbécilement héroïque, fait de cette défense, la plus honteuse défense des temps historiques, celle qui témoigne le plus hautement du néant militaire de la France actuelle !