En ces années, il nous tient très au courant de ses sorties et de tout ce qu’il y voit : carrousels, festins, comédies, ballets ; il a, au plus haut degré, la mémoire des yeux. […] C’est pour elle qu’il commença de traduire quelques comédies de Plaute, quelques tragédies de Sénèque, telles que la Médée, l’Hercule furieux.
Dans les parties sérieuses, lorsqu’il fait parler le chanoine, par exemple, on le voit tenté presque d’entreprendre contre les folles et extravagantes comédies du temps une levée de boucliers du même genre que celle qu’il est en train de mettre à exécution contre les mauvais romans. […] Il est arrivé en grand à Cervantes pour son Don Quichotte, ce qui est arrivé à La Fontaine avec ses Fables, entreprises d’abord pour un but particulier ; à mesure qu’il avançait, il a insensiblement, non pas perdu de vue, mais agrandi, étendu et serré de moins près son premier objet ; il a fait entrer toute la vie humaine dans son cadre et nous a rendu cette vaste comédie « aux cents actes divers. » Le plan de Don Quichotte n’a rien d’exact, et il a varié sensiblement dans le cours de l’exécution.