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865. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Un jour enfin le hasard le présente à une femme simple, naturelle, honnête, digne d’être aimée, et il sent qu’il a un cœur. […] Or, dès que votre cœur est en proie à la haine impuissante, cette fatale maladie du dix-neuvième siècle, vous n’avez plus assez de gaîté pour rire de quoi que ce soit. […] Or on sait quel sentiment la force excite dans les cœurs lorsqu’elle se sépare de la justice. […] 2º Il jette une défiance raisonneuse dans tous les cœurs. […] C’est le cri du cœur, et le cri du cœur n’admet pas d’inversion.

866. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Je n’ai point cédé, j’en conviens, à de grandes lumières surnaturelles ; ma conviction est sortie du cœur : j’ai pleuré, et j’ai cru. […] Confidence intime contre confidence ; et, à quelques mois de date, un cœur qui se retourne et qui se réfute éloquemment avec sanglots. […] Votre souvenir est un de ceux qui m’attendrit davantage, parce que vous êtes selon les choses de mon cœur et selon l’idée que je m’étais faite de l’homme à grandes espérances. […] Toutefois Dieu, qui voyait que mon cœur ne marchait point dans les voies iniques de l’ambition, ni dans les abominations de l’or, a bien su trouver l’endroit où il fallait le frapper, puisque c’était lui qui en avait pétri l’argile et qu’il connaissait le fort et le faible de son ouvrage. […] Je dirigerai le peu de forces qu’il m’a données vers sa gloire, certain que je suis que là gît la souveraine beauté et le souverain génie, là où est un Dieu immense qui fait cingler les étoiles sur la mer des cieux comme une flotte magnifique, et qui a placé le cœur de l’honnête homme dans un fort inaccessible aux méchants.

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