Je disais que j’aurais aimé à mettre en regard des poésies si senties mais si funèbres de Leopardi, et qui serrent le cœur, quelques poésies naturelles et également vraies qui le dilatent et le consolent. […] Pour moi, ces douces pentes Me peignent le retour des natures contentes, L’heureux soir de la vie, — un esprit calme et sûr Qui, pour la fin des ans, réserve un fruit plus mûr ; Dans un œil languissant je crois voir l’étincelle, Un céleste rayon d’espérance fidèle, La jeunesse du cœur et la paix du vieillard. — Tout, pour toi, dans ce monde est ténèbres, hasard : Un grand principe aveugle, un mouvement sans cause Anime tour à tour et détruit chaque chose ; Par tous les éléments, sous les eaux, dans les airs, Chaque être en tue un autre : ainsi vit l’Univers ; Et dans ce grand chaos, bien plus chaos lui-même, L’homme, insondable sphinx, ajoute son problème, Crime et misère, en lui, qui se donnent la main ; La douleur ici-bas, et point de lendemain. — Oh ! […] Alors, ami blessé, ton cœur serait guéri ; Chaque vivant objet, que la trame déploie, Te rendrait un écho d’harmonie et de joie ; Et soumis, adorant, tu sentirais partout Dieu présent et visible, et tout entier dans tout !
Mais il a répandu dans les esprits et dans les cœurs une anarchie qui ébranle l’œuvre de l’humanité. […] Cette exaltation du cœur humain en présage aussi la ruine. […] Michelet pense avec son cœur, avec ses nerfs, avec sa chair. Il a dit, en propres termes, qu’il écrivait l’histoire « avec son cœur ». […] Il crut connaître par le cœur les causes des faits, leur raison et leur sens humain et divin ; il eût même exercé ce cœur à jouer aux échecs et à réduire des fractions.