/ 1797
413. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Pierre Loti 51 Je viens de relire presque sans un arrêt, à la campagne, serré contre la terre maternelle, sous un ciel amollissant et chargé d’orage, les six volumes de Pierre Loti. […] Voilà le ciel, la terre et tous les éléments ; or c’est d’eux que tout est fait… Quand tout ce qui est au monde serait présent à vos yeux, que serait-ce qu’une vision vaine ?  […] C’est le visage grimaçant de Fatou-gaye qui ressemble à un singe et à une petite fille… C’est tour à tour l’ennui morne et la volupté furieuse sous le poids du ciel en feu.

414. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

Tout cet azur, ces flots de lumière et de couleur, ces fonds d’or et bleu de ciel, qui étaient habituels à sa poésie, et qu’il transporte, en les voilant à peine, dans sa prose, pouvaient-ils se mêler impunément à des tableaux tels que ceux qu’il avait à offrir ? […] Les yeux grands, bleu de ciel, d’une coupe d’orbite ovale aux angles et relevée au sommet, lumineux, étincelants, humides, avaient de la franchise… Le coloris sain et la fraîcheur vive de l’adolescence teignaient le visage. […] M. de Lamartine ne s’en tient pas là, et ne voit dans ce peu de lignes qu’un motif à une composition pittoresque qui occupe chez lui deux ou trois belles pages : Debout sur la proue élevée du vaisseau, appuyé sur les fidèles compagnons de sa proscription, entouré de la France nouvelle qui s’était portée à sa rencontre, il tendait les bras au rivage et les refermait sur son cœur, en élevant ses regards au ciel comme pour embrasser sa patrie.

/ 1797