Pour en trouver autant qu’au xviie siècle, il vous faudra remonter jusqu’au siècle héroïque du moyen âge, à moins encore que, changeant de ciel, vous n’en remarquiez le nombre parmi les premiers adeptes du protestantisme. […] C’est, en effet — avec l’accroissement qu’elle a reçu des progrès de la science, — la principale modification que la doctrine cartésienne ait subie du xviie au xviiie siècle : elle est descendue du ciel en terre, et se désintéressant des questions qui, comme quelques-unes de celles où s’était complue l’aventureuse imagination du maître, sont étrangères ou indifférentes à la plupart des hommes, elle a pris à la vie l’intérêt qu’une doctrine y doit prendre, toutes les fois qu’elle veut durer, et ne pas finir en une espèce de curiosité de cabinet. […] Mais, en revanche, précieuses de toute espèce et marquis ridicules, prudes sur le retour et barbons amoureux, bourgeois qui veulent faire les gentilshommes et mères de famille qui jouent à la philosophie, sacristains ou grands seigneurs qui couvrent De l’intérêt du ciel leur fier ressentiment ; les don Juan et les Tartufe, les Philaminte et les Jourdain, les Arnolphe et les Arsinoé, les Acaste et les Madelon, les Diafoirus et les Purgon, voilà ses victimes.
Il est l’homme des systèmes philosophiques tracés en grandes lignes brillantes, sans consistance, montant au ciel comme des fusées et retombant de même, après une illumination d’un instant. […] L’ordre du père de famille, du chef de tribu, c’est l’ordre du ciel. » Et remarquez qu’en disant cela, il n’est pas fourbe.