*** *** Je n’ai pas à parler ici de Suzanne, ce frémissant et admirable livre, tout chair et tout rêve, tout enfer et tout ciel, ce livre que nos lecteurs connaissent et qu’ils devront relire, et je laisse à M. […] … Il me prit le bras affectueusement… Le ciel était tout mauve… Un chant très doux, très mol, montait de la mer invisible et calme… Et les sons de l’orchestre du Casino nous arrivaient, ténus, mourants, comme un chuchotis de voix lointaines, dans la forêt… Troublés par cette poésie nocturne, nous ralentîmes le pas… — Nous avons mieux ici, répéta M. […] … Le Règne du silence, Le Voyage dans les yeux, Les Vies encloses, Bruges-la-Morte, Le Carillonneur, et ce récent, admirable poème, Le Miroir du ciel natal, tous ces livres sont pleins de cette double impression, qui se fond, s’estompe en blancheurs vagues et rayonnantes d’un charme pur, poignant, infini. […] Il y a des pages d’une acuité de bistouri débridant une plaie… d’une odeur d’hôpital sous le grand ciel de la pleine vue, et sous le soleil cru de la vérité : les opérations qui tuent les organes de la vie, les matrones qui volent les nouveau-nés et qui les vouent à la mort, les chirurgiens du néant, la lamentable famille Moineaud, victime de la société ! […] On n’y sait pas exactement ce qu’était Yeldis, en quel pays et en quel temps elle vivait… Elle vivait dans des tourelles qui la couvraient de leur ombre et qui : Se fuselaient en orgue sur le ciel, Ces soirs de juin, aux voix sans nombre.
Contemplons le ciel et découvrons l’astronomie. […] Des hommes, nos lointains ancêtres, ont vécu pendant des milliers de siècles sans voir le ciel se rayer du vol des oiseaux. […] Le nouveau Christ est remonté au ciel, comme l’autre, mais il a laissé des apôtres autour desquels se groupent, assez nombreux, les membres d’une religion nouvelle, très sérieuse et très active, que l’on appelle le « Monodisme ». […] Mais on observa que les dieux sont distraits, que le ciel omet très souvent de punir les crimes, et, avec assez de sagesse, les hommes décidèrent de remplir eux-mêmes l’office de punisseurs. […] En rêvant sous le ciel de l’Attique, par une douce nuit étoilée, sa pensée se reportait aux temps où le rêve qui montait vers ces mêmes, étoiles était celui d’un Platon, d’un Aristote, d’un Epicure.