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1663. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Meilhac avait eu beaucoup d’esprit et beaucoup de succès, mais parce que lui-même était l’auteur d’un roman d’où l’on ne peut dégager ni une page de style, ni une observation curieuse, ni de l’esprit, ni de l’émotion, ni le plus léger grain d’art, ni rien de ce qui constitue de la littérature, un roman-néant, un livre qui, par sa fadeur, eût découragé Berquin lui-même, un livre enfin tel que la librairie Mame en imprime cent mille par an, pour la distribution des prix des frères de l’école chrétienne et des salles d’asile, et dont les auteurs n’entrent pas pour cela sous l’illustre coupole. […] L’Agonie, c’est Rome envahie, polluée par les voluptueux et féroces cultes d’Asie, c’est l’entrée, obscène et triomphale, du bel Héliogabale, mitré d’or, les joues fardées de vermillon, entouré de ses prêtres syriens, de ses eunuques, de ses femmes nues, de ses mignons ; c’est l’adoration de la Pierre noire, de l’icône unisexuelle, du phallus géant, intronisé dans les palais et les temples, avec d’étonnantes prostitutions des impératrices et des princesses ; tout le rut forcené d’un peuple en délire, toute une colossale et fracassante et ironique folie, sombrant en des massacres de chrétiens, et l’incendie des quartiers de Rome.

1664. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

C’est un poème d’une grande beauté, et d’une grande habileté, où l’auteur a enfermé tout le mystère symbolique d’une légende, la sérénité antique et l’inquiétude chrétienne.

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